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L’enquête sur les attentats de Paris progresse

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De multiples attaques à Paris ont fait plus... (Photo Daniel Ochoa de Olza, AP)

Agence France-Presse
Paris

Deux jours après les attentats de Paris, les enquêteurs ont retrouvé l’un des véhicules probablement utilisé par les assaillants, encore chargé d’armes, renforçant les craintes que certains d’entre eux ou de leurs complices soient toujours en liberté. L’enquête sur les attentats progressait dimanche, une journée marquée par le recueillement et l’appel à l’unité nationale.

La voiture, une Seat noire, a été retrouvée à Montreuil, une commune limitrophe de Paris, avec plusieurs fusils d’assaut kalachnikov, du même type que ceux utilisés dans les fusillades, a-t-on appris dimanche de source judiciaire.

Au total, ce sont trois équipes de djihadistes différentes qui ont semé la mort vendredi dans la capitale française – 129 tués dont une vingtaine d’étrangers, plus de 350 blessés.

Les attaques, coordonnées, ont été revendiquées par le groupe Etat islamique que combat la France avec des avions-bombardiers en Irak et Syrie.

Selon des témoins, le véhicule retrouvé à Montreuil a transporté le groupe qui s’en est pris aux clients de trois bars et restaurants dans l’Est parisien.

Un total de sept personnes, membres de la famille d’un des kamikazes, un Français de 29 ans né en banlieue parisienne, Omar Ismaïl Mostefaï, sont par ailleurs en garde à vue. Le père ainsi qu’un frère et la femme de ce dernier sont notamment entendus.

Un kamikaze fiché pour radicalisation

Le kamikaze, l’un des auteurs de l’attaque de la salle de spectacles du Bataclan à Paris, était en rupture avec sa famille, selon les premiers éléments de l’enquête. Identifié grâce à un doigt sectionné retrouvé au Bataclan, Mostefaï était fiché depuis 2010 pour radicalisation islamiste, mais n’avait pas de lien connu avec les filières djihadistes, selon la justice française.

Il était surtout connu des services de police pour de petits délits, qui avaient donné lieu à huit condamnations entre 2004 et 2010, mais à aucune incarcération.

Selon une source proche de l’enquête, Mostefaï fréquentait assidûment la mosquée de Lucé, près de Chartres (centre). Les enquêteurs tentent par ailleurs de confirmer qu’il avait séjourné en Syrie en 2014.

Il était «parti au bled», en Algérie, avec sa famille et «sa petite fille», a affirmé son frère de 34 ans, désormais en garde à vue, qui a affirmé ne plus avoir de nouvelles de lui depuis un moment.

Les attentats, les plus meurtriers en France se sont déroulés entre le Bataclan, le Stade de France et un quartier de bars et restaurant dans l’Est parisien.

Les enquêteurs ont aussi mis la main, près du corps d’un kamikaze du Stade de France, sur au moins un passeport syrien appartenant à un migrant arrivé en Grèce le 3 octobre. Ce pays est la principale porte d’entrée des réfugiés dans l’Union européenne.

Anticipant la polémique qui ne manquera pas d’enfler si certains des kamikazes s’étaient glissés dans le flot des réfugiés syriens, le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a appelé l’Union européenne à garder la tête froide.

«Ceux qui ont perpétré les attentats sont exactement ceux que les réfugiés fuient, et non pas l’inverse, et par conséquent il n’y a pas lieu de revoir dans son ensemble la politique européenne en matière de réfugiés», a-t-il dit.

Sept personnes interpellées en Belgique

La France a demandé dimanche la tenue d’un conseil extraordinaire des ministres de l’Intérieur de l’Union européenne le 20 novembre à Bruxelles pour «renforcer» la lutte antiterroriste après les attentats de Paris.

Deux Français ayant résidé à Bruxelles, dont l’un dans le quartier de Molenbeek, figurent parmi les auteurs des attentats meurtriers de vendredi soir à Paris, et ils sont «décédés sur place», a annoncé le parquet fédéral belge dimanche dans un communiqué.Par ailleurs, «deux voitures immatriculées en Belgique ont été retrouvées à Paris» par les enquêteurs français, «l’une à proximité (de la salle de concert) du Bataclan et l’autre près du (cimetière parisien du) Père Lachaise», explique le parquet. «L’enquête démontre que ces deux véhicules ont été loués en début de semaine dans la région bruxelloise», indique-t-il.

«Une personne ayant loué un de ces véhicules a fait l’objet d’un contrôle à Cambrai (nord de la France, NDLR), le samedi 14 novembre à 9h10 sur l’autoroute A2 en direction de la Belgique. La voiture contrôlée a ensuite été interceptée à Molenbeek-Saint-Jean hier en fin d’après-midi», ajoute le parquet.

Selon la chaîne Belge RTBF, ce sont ainsi trois voitures belges qui sont impliquées dans les attentats. L’une des voitures aurait ainsi été utilisée par trois personnes pour revenir de France vers la Belgique. Toujours selon RTBF, deux de ces individus sont rencontrés par les enquêteurs tandis qu’un troisième suspect serait toujours en cavale.

C’est à Molenbeek, quartier populaire à forte population immigrée, qu’ont séjourné depuis une vingtaine d’années les auteurs de plusieurs attentats djihadistes, de l’assassinat du commandant Massoud en Afghanistan en 2001 au responsable présumé de la tuerie au Musée juif de Bruxelles, Mehdi Nemmouche, qui avait fait quatre morts en mai 2014.

Au total, sept personnes ont été interpellées en Belgique depuis samedi dans le cadre du volet belge de l’enquête sur les attentats de Paris, précise le parquet. «Certaines d’entre elles pourraient être déférées au juge d’instruction dans les prochaines heures», poursuit-on de même source.

La police belge a également procédé samedi à des perquisitons à Molenbeek. «Les pièces saisies et emportées sont actuellement en cours d’examen», selon le parquet.

Depuis «la première heure, les autorités judiciaires belges et françaises collaborent activement. Pour accélérer l’échange d’information, elles ont décidé de constituer une équipe commune d’enquête. Des enquêteurs français sont actuellement à Bruxelles», indique encore le parquet.

Deuil national

Dix mois après les attaques contre le journal satirique Charlie Hebdo et le magasin Hyper Cacher, qui avaient fait 17 morts en janvier, ces attentats ont replongé la France dans la douleur et le recueillement.

Un deuil national de trois jours est observé depuis dimanche. Musées et salles de spectacle restent fermés dans la capitale. Les marchés de plein air, lieu de balade traditionnel le dimanche, n’ont pas été autorisés.

Des cérémonies de recueillement sont prévues en soirée à la Cathédrale de Paris et à la Grande synagogue.

Le président socialiste François Hollande, qui a appelé à l’unité nationale, a reçu les chefs de partis, dont son prédécesseur et rival de droite Nicolas Sarkozy, dans une tentative de concorde politique. Lundi, il doit s’exprimer devant les deux chambres du Parlement réunies en Congrès, dans un acte politique exceptionnel.

Le gouvernement français a réaffirmé que la France continuerait à frapper le groupe État islamique pour le «détruire». «C’est l’ensemble des capacités de Daech (acronyme arabe de l’État islamique) que nous devons viser», a précisé le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian.

Les messages de solidarité et de soutien continuent d’affluer du monde entier. Réunis à Antalya en Turquie, les chefs d’État et de gouvernement du G20 vont afficher leur unité face au terrorisme même s’ils divergent sur le règlement de la crise syrienne.

Valls s’adresse aux familles

Valls s’est entretenu avec les familles des victimes place Joffre à Paris. Devant la cellule psychologique qui leur vient en aide, à l’école Militaire, il a déclaré : « Ce ne sont pas des victimes anonymes, ce sont des visages, des vies. […] Il y a beaucoup d’appels de partout en France, de familles, des proches des victimes, de ceux et celles qui peuvent penser que leurs enfants ou leurs proches étaient sur Paris au moment des attentats. Des appels aussi de l’étranger parce qu’il y a des victimes de plusieurs nationalités. […] Aucun professionnel, aucun psychologue, aucun professionnel de la Croix-Rouge, aucun médecin ne peut consoler (les proches des victimes). […] En revanche, nous devons les aider dans les démarches, pour l’identification des victimes […], les accompagner aussi sur le plan financier et juridique pour soulager les familles, qui sont déjà dans la douleur, de toutes ces tâches administratives ».

Par ailleurs, 103 des personnes tuées dans les attentats ont été identifiées, mais « 20 à 30 » corps restent sans identité, a indiqué dimanche le premier ministre français Manuel Valls.

« Il y a eu 103 corps identifiés, il y a 20 à 30 personnes qui n’ont pas été encore identifiées. Elles le seront dans les heures qui viennent », a-t-il précisé à l’issue d’une rencontre avec des familles de victimes, « dans un climat très lourd », selon son entourage.

Un peu plus tard, alors qu’il inspectait les forces de l’ordre à la gare du Nord, le premier ministre a été interpellé par un homme affirmant être sans nouvelles de sa fille qui se trouvait au Bataclan le soir de l’attentat, a rapporté un journaliste de l’AFP.

« Monsieur le ministre! Depuis deux jours, je ne peux même pas avoir de nouvelles de ma fille, qui était au Bataclan. Il n’y a personne qui soit capable de me donner des nouvelles de ma fille! », s’est exclamé cet homme, alors que M. Valls était en train de discuter avec des policiers et des agents de la Société nationale des chemins de fer.

« C’est inadmissible! », a poursuivi cet homme d’une soixantaine d’années.

Le premier ministre lui a fait signe de venir, demandant à la presse de se tenir à l’écart pour pouvoir lui parler en aparté.

Après une discussion rapide, M. Valls a demandé à l’un de ses conseillers de prendre les coordonnées du père de famille.

Celui-ci a ensuite donné son nom et le prénom de sa fille, mais a demandé aux journalistes présents de ne pas le diffuser.

Deux représentants de la Croix-Rouge française ont aussi pris la parole à la place Joffre. « Les gens viennent ici pour savoir où sont leurs proches et comment ils vont. »

La Croix-Rouge fournit un soutien psychologique. « On est là pour les accueillir, les réconforter et les soutenir ». Les représentants ont dit qu’il y a encore des familles qui arrivent et qui ne savent pas ce qui est arrivé à leurs proches. Il y avait 80 bénévoles de la Croix-Rouge hier et ils sont 40 aujourd’hui.

Cliquez sur la fleche pour jouer la video

https://www.youtube.com/watch?v=rrMASlOEAxY

 

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