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« Dignité d’abord » par Serge H. Moise

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Me. Serge H. Moise

L’oisiveté est la mère de tous les vices, dit le vieil adage. Un peuple qui n’est pas mis au travail et ce, dans les meilleures conditions humaines, est condamné à sombrer dans les affres du vice et de la délinquance sous toutes ses formes.

C’est par le travail que l’homme trouve sa dignité, caresse ses ambitions et se permet de rêver. Parce qu’il travaille, il peut être utile à lui-même, à sa famille et par voie de conséquence à sa communauté.

Incapable de travailler, il devient malgré lui complexé encombrant, et par la force des choses, rusé, malin jusqu’à devenir violent pour simplement survivre.

Il doit satisfaire ses besoins primaires qui se résument à se nourrir, se loger et se vêtir décemment. Ses premières exigences, une fois comblées, il est donc en santé et en mesure de s’adonner à l’activité de son choix en vue de subvenir aux autres besoins que sont évidemment l’éducation, les loisirs, la spiritualité. Il réunit finalement toutes les qualités requises pour être un citoyen à part entière, car «  pour pratiquer la vertu, il faut un minimum de bien être ».

L’État, la société a pour obligation de créer les conditions, conformément à l’article 35 de la constitution en vigueur qui stipule ce qui suit :

« La liberté du travail est garantie. Tout citoyen a pour obligation de se consacrer à un travail de son choix en vue de subvenir à ses besoins et à ceux de sa famille, de coopérer avec l’État à l’établissement d’un système de sécurité sociale ».

Il s’évidente que cette obligation du citoyen a pour corollaire celui de l’État.

Or, ce dernier, désincarné depuis belle lurette a été incapable de livrer la marchandise. Les résultats sautent aux yeux : taux de chômage aux environs de soixante cinq pour cent (65%) de la population, taux d’analphabétisme, idem, et en conséquence, un niveau de criminalité jamais constaté au pays.

La tache à accomplir est immense, titanesque et il ne revient pas au gouvernement à lui seul de tout faire. Le voudrait-il qu’il en serait incapable, aussi animé qu’il puisse être des meilleures volontés du monde.

Environs soixante pour cent du budget national est fourni par la communauté internationale. Quoi de plus normal puisque personne ne travaille, il n’y a pas de payeur de taxes, pas de recette fiscale. C’est la faillite!

Peut-on y remédier?

Très certainement, en s’attaquant aux véritables causes de nos problèmes et non à leurs effets. En tenant compte de notre spécificité de peuple du quart-monde avec des moyens plus que limités, raison de plus pour faire appel à tous et à chacun des enfants du pays, vivant tant à l’intérieur que dans la diaspora.

Ils sont tous prêts à mettre la main à la pâte en toute transparence à travers une large concertation qui tienne compte des intérêts supérieurs de la nation.

Les compétences et talents ne manquent, la bonne volonté non plus. Ils n’attendent que le signal du grand rassemblement en vue de l’incontournable « koumbite nationale ».

« First thing first ». Mettons le cap sur les nouvelles règles du jeu. En effet, une organisation quelle qu’elle soit, pour fonctionner de façon harmonieuse doit obéir à un code de règlements clairement établis et respectés à la lettre. S’agissant d’une société comme la nôtre où au fil du temps, nous avons développé une culture de non droit, la pente à remonter est certes abrupte mais pas impossible. Les solutions y relatives ne sont pas compliquées non plus, à condition que la volonté politique se fasse sentir d’une part et de faire appel à ceux qui réunissent l’expérience, la maturité et l’expertise requises en la matière, d’autre part. La réforme en profondeur de notre système judiciaire demeure un paradigme incontournable. Nos codes importés, obsolètes et désuets doivent être mis à jour de manière scientifique afin de doter le pays de lois et règlements efficaces et efficients

De manière concomitante, l’emphase devra être mise dans les plus brefs délais sur la création d’emplois à partir du (FHS) pour un développement endogène du pays, sans renoncer évidemment à l’aide internationale. Et comme dirait Anténor Firmin : l’éducation, toujours l’éducation, encore l’éducation pour les générations qui pourront concourir au développement du pays au lieu de fuir comme des rats en diaspora, ne pouvant gagner honorablement leur vie dans le pays qui les a vu naître et qui les a éduqués.

Se faisant, l’Haïtien pourra récupérer sa fierté perdue et chanter haut et fort : «  Du sol, soyons seuls maîtres », sans faux-fuyant, sans faire semblant et en toute dignité.

Me Serge H. Moïse av.

Barreau de P-au-P.

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