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« De crise en crise » par Serge H. Moise

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Serge Moise

 Le malheur des uns fait le bonheur des autres, dit le vieil adage.        

Certains semblent en faire le leitmotiv de leurs vies car, il est inconcevable que la situation du pays soit la résultante d’une quelconque suite d’accidents de parcours. Il faudrait donc conclure que l’ensemble des acteurs de la scène politique est constitué d’incapables, des grands parleurs à vision très limitée.       
Or, tel n’est pas le cas, la grande famille haïtienne fourmille de gens hautement qualifiés, aussi bien à l’intérieur du pays qu’en diaspora. Il n’y a aucun doute là-dessus, par contre, ils n’ont pas voix au chapitre et leurs propositions pour généreuses qu’elles soient, laissent la grande majorité indifférente et silencieuse.        
Cette dernière semble très friande des propos démagogiques, des faux débats qu’entretiennent les « P-H-D » ou, selon le professeur Henry Giroux, les « gated intellectuals »  en mal de paraître. Ils font largement écho aux sujets les plus farfelus, laissant de côté les urgences auxquelles font face les trois millions de nos sœurs et frères laissés pour compte, crevant littéralement de faim, de maladie, d’humiliations de toutes sortes, qui les conduisent inéluctablement à la dévalorisation de soi sinon au stade de la déshumanisation tout simplement.        
On n’est pas sorti d’une crise qu’il en survient une autre, comme si tout était planifié de façon à détourner l’attention des véritables problèmes qui requièrent des solutions appropriées et en toute urgence.        
On nous dira avec une naïveté toute béate que partout sur la planète ça va très mal et que nous n’échappons pas à la règle. Propos défaitiste s’il en est car, il y a heureusement de nombreux pays sur cette même planète dont on ne parle même pas, parce que gouvernants et gouvernés à travers le respect de leurs lois, le dialogue permanent, leur solidarité et leur esprit d’innovation, parviennent à rendre  la vie agréable pour tout le monde ou presque.       
 
Lorsqu’un régime devient autoritaire et violent, ce n’est jamais de manière spontanée et autonome. Il y a toujours un contexte social et culturel qui rend possible la germination d’un tel régime et surtout son enracinement, nous dit Wright Mills.        La novlangue largement utilisée par les thuriféraires avoués ou déguisés éprouve beaucoup de mal à convaincre l’opinion publique du bien fondé de la dystopie en gestation dans notre pays depuis belle lurette.         
Et tant que nous maintiendrons cette propension à vouloir faire comme les autres au lieu d’inventer notre propre modèle de développement, sans vivre en autarcie évidemment, nous serons toujours à la remorque de ceux-là que nous voulons singer. Notre nouvelle constitution et la refonte de nos codes seront pour une fois le reflet des valeurs haïtiennes, conçues et élaborées pour un développement qui sera endogène et génératrices de prospérité pour tous.         
Nous n’entendons pas dresser ici  une énumération exhaustive des compromissions et autres malversations qui caractérisent notre culture politique et qui sont d’ailleurs de notoriété publique. Ce serait tourner inutilement le fer dans notre plaie béante.        
Notre propos se veut une simple mise en garde à nos acteurs politiques et à tous les citoyens et citoyennes concernés, afin qu’ils ne ratent pas cette dernière chance de se ressaisir, de se remettre en question de manière franche et objective car la nation tout entière frise la catastrophe.        

Ce refus systématique d’intégrer la diaspora au processus de refondation et de reconstruction de la patrie commune s’avère une erreur monstrueuse qui doit être corrigée intelligemment et dans les plus brefs délais. A ce chapitre, les constituants de mil neuf cent quatre vingt-sept ont erré lamentablement mais, «  que celui qui est sans péché leur jette la première pierre! »        D’autre part, que ceux qui cultivent une vision manichéenne de notre problématique, à l’effet que les bons seraient dans un camp et les mauvais dans l’autre, s’ouvrent les yeux, les oreilles et surtout leurs caboches. Les bons et les mauvais s’agitent dans les deux camps. Qu’on ne s’y méprenne surtout pas!        Il est donc impérieux de séparer le bon grain de l’ivraie, de faire taire les rancœurs, les intérêts personnels et mesquins et tout ce qui peut nous désunir, puisque la débâcle est imminente et n’épargnera personne.

                                                                 Serge H. Moïse
                                                                        avocat
 

                          

 
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